Contenu d'OptiSoya
- MISE EN CONTEXTE ET OBJECTIFS
OptiSoya est un outil d’aide à la décision qui rassemble, dans un même lieu, les indices de risque pour la santé de l’utilisateur (IRS) et l’environnement (IRE) des traitements herbicides disponibles commercialement dans la culture du soya. Il permet de comparer les indices des traitements entre eux et ainsi d’aider les producteurs et les intervenants à choisir un traitement herbicide présentant le moins de risques pour la santé humaine et l’environnement pour une situation donnée. Est également présentée de l’information sur les caractéristiques toxicologiques, écotoxicologiques (c’est-à-dire les effets toxiques pour plusieurs espèces animales ou végétales) et sur le comportement et sur le devenir des produits dans l’environnement, de même que de l’information d’ordre agronomique et économique tels que les cotes d’efficacité des produits sur les principales mauvaises herbes rencontrées dans la culture du soya et les prix moyens des traitements. Dans le secteur des grandes cultures, cet outil fait suite à la publication d’un premier document réalisé sur le même thème et intitulé Désherbage à moindre risque dans le maïs : c’est possible! (Centre de recherche sur les grains (CÉROM) et CSC, 2018).
Plusieurs des herbicides, utilisés notamment dans la culture du soya, figurent parmi les dix ingrédients actifs qui contribuent le plus aux indicateurs de risque. Le S-métolachlore, le glyphosate et le linuron contribuent respectivement pour 10,7 %, 5,9 % et 5,0 % de l’indicateur de risque pour la santé, soit un pourcentage total de 21,6 % (Ministère de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC), 2019). Quant à l’indicateur de risque pour l’environnement, le S-métolachlore (7,7 %), l’imazéthapyr (4,6 %), le chlorimuron-éthyle (4,2 %), la métribuzine (3,2 %), le diquat (3,2 %), le glyphosate (3,2 %) et le fomésafène (2,3 %) font partie des 10 ingrédients actifs qui y contribuent le plus pour un pointage de 28,4 % (MELCC, 2019). Comme le soya est la deuxième culture en importance au Québec dans le secteur des grandes cultures avec 366 700 ha (Institut de la statistique du Québec (ISQ), 2019), le recours à des herbicides à plus faible impact aura un effet notable sur l’atteinte des cibles ministérielles. Rappelons que la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021 a comme objectif d’accroître l’adoption de la gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) et de réduire de 25 % les risques liés à l’emploi des pesticides tout en assurant la viabilité économique des entreprises (Gouvernement du Québec, 2011). Ainsi, OptiSoya vient en appui à la Stratégie phytosanitaire en mettant en évidence les traitements à moindre risque pour la santé et l’environnement dans la culture du soya afin d’encourager leur adoption par les producteurs agricoles.
Objectifs
- Sensibiliser les producteurs de soya et les intervenants aux risques que comporte l’usage des herbicides;
- Favoriser le recours aux herbicides à plus faible risque pour la santé humaine et l’environnement dans la culture du soya.
- PRÉSENTATION D'OPTISOYA
OptiSoya se présente sous deux formes : une version dynamique Web à partir de laquelle l’utilisateur peut sélectionner les variables d’intérêt et une version PDF dans laquelle l’information de base est présentée sous une forme non modifiable : téléchargez la version PDF via le site Web de la CSC (page OptiSoya) ou sur Agri-Réseau. Dans les deux cas, l’information est divisée selon la pratique culturale : pratique conventionnelle (impliquant un labour) ou pratique de conservation (incluant le travail réduit du sol, le semis direct et la culture sur billons). Il est à noter qu’OptiSoya comporte tous les produits disponibles commercialement et les mélanges obligatoires pour la culture du soya au moment de l’extraction de l’information à partir de SAgE pesticides.
La forme dynamique d’OptiSoya permet à l’utilisateur de sélectionner les variables de son choix pour une situation précise. En premier lieu, le type de pratique culturale (conventionnelle ou de conservation) doit être sélectionné. Par la suite, l’utilisateur pourra sélectionner les variables d’intérêt en fonction de la situation rencontrée chez son client (p. ex. : une intervention en prélevée est visée, les principales mauvaises herbes observées à la suite du dépistage sont la petite herbe à poux et la sétaire géante, etc.). Toutes les colonnes contenant l’information en lien avec les indices de risque, les données toxico- et écotoxicologiques ainsi que les délais de réentrée et avant récolte s’affichent obligatoirement. Les autres colonnes peuvent être retenues ou non selon les préférences de l’utilisateur.
Bien sûr, les recommandations relatives au désherbage du soya et de toute culture en général doivent s’effectuer selon une démarche professionnelle telle que celle proposée par l’Ordre des agronomes du Québec dans la Grille de référence sur l'élaboration d'un plan en phytoprotection ou d'une recommandation ponctuelle. Cette démarche doit permettre notamment au professionnel d’analyser et d’interpréter des données sur les caractéristiques des sols, des cultures et des observations relevées au champ, de poser un diagnostic, de considérer les différentes méthodes de lutte, de faire une recommandation proprement dite, d’en évaluer son efficacité et de faire une rétroaction. Cette démarche doit se faire dans le respect des différentes composantes de la GIEC et favoriser le recours à des alternatives à la lutte chimique et/ou des interventions à risque réduit.
Voici les étapes à suivre pour l’utilisation du tableau dynamique :
- Sélectionnez la pratique culturale (pratique conventionnelle par défaut ou pratique de conservation);
- Affichez toutes les colonnes ou affichez seulement les colonnes d’intérêt selon la situation;
- Sélectionnez les principales mauvaises herbes présentes ou appréciez l’efficacité des traitements pour l’ensemble des mauvaises herbes;
- Considérez les traitements efficaces pour contrôler les principales mauvaises herbes observées en début de saison ou selon l’historique des dépistages conservé au dossier du client;
- Documentez les cas de résistance, s’il y a lieu, et optez pour d’autres groupes que celui pour lequel de la résistance a été confirmée;
- Prenez en compte la tolérance aux herbicides de la variété;
- Appréciez les indices de risque pour la santé et pour l’environnement des différents traitements;
- Considérez les données toxico- et écotoxicologiques;
- Considérez les données relatives au devenir et au comportement dans l’environnement des traitements en fonction des caractéristiques du sol, de la topographie du champ, de la proximité d’un plan d’eau ou de zones à risque (ex. puits);
- Considérez les délais de réentrée et d’avant récolte;
- À efficacité égale, faites un choix en favorisant les traitements à moindre risque.
Autres outils complémentaires en phytoprotection offerts par la CSC
- Le Service de mentorat en gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) pour obtenir de l'accompagnement de la part de conseillers d'expérience (mentors)
- Quatre vidéos de dépistage des mauvaises herbes
- Outil Web Mauvaises herbes pour vos dépistages pour enregistrer vos données de dépistage et suivre l'évolution des populations
- Outil Web EGP pour réaliser des Évaluation de la gestion intégrée des ennemis des cultures et de la gestion des pesticides
- COMMENT LES INDICES SONT-ILS CALCULÉS?
Les indices de risques sont calculés à partir de l’indicateur de risque des pesticides du Québec (IRPeQ). L’IRPeQ est un outil de diagnostic et d’aide à la décision conçu pour optimiser la gestion des pesticides. Il est composé de deux volets permettant de produire un indice de risque pour la santé de l’utilisateur de pesticides et un indice pour l’environnement. Ces indices sont des valeurs numériques (ou pointage) que l’on peut comparer entre elles. Les valeurs de l’IRS ne peuvent par contre pas être comparées aux valeurs de l’IRE. Plus la valeur est grande, plus le risque associé à l’utilisation du pesticide est important.
Les indices de risque sont calculés en tenant compte des éléments suivants :
Indice de risque pour la santé (IRS) Indice de risque pour l’environnement (IRE) Toxicité aiguë (effets immédiats) Impact sur les invertébrés terrestres Toxicité chronique (effets à long terme) Impact sur les oiseaux Biodisponibilité Impact sur les organismes aquatiques Particularités des préparations commerciales (concentration, type de formulation, dose) Mobilité Techniques d’application Persistance dans le sol Potentiel de bioaccumulation Caractéristiques liées à l’utilisation d’une préparation commerciale (dose d’application, hauteur de culture, lieu d’utilisation) Comment interpréter les indices de risque?
Les IRS et IRE donnent une appréciation du risque potentiel pour la santé et pour l’environnement de l’utilisation d’une matière active ou d’une combinaison de matières actives comprise dans une préparation commerciale. Ces deux indices ne sont pas calculés à partir des mêmes variables. Ils ne peuvent donc pas être comparés l’un par rapport à l’autre. Plus la valeur de l’indice est faible, plus le risque lié à l’utilisation de la matière active est faible.
- MÉTHODES POUR DIMINUER L’USAGE DES HERBICIDES ET LEURS IMPACTS
Le désherbage chimique des cultures doit être utilisé lorsque nécessaire. Une multitude de techniques peut être mise à profit afin de réduire la compétition des mauvaises herbes dans la culture du soya. Cette liste n’est pas exhaustive. D’autres techniques sont possibles.
- Établir une rotation des cultures diversifiée.
- Introduire des céréales (de printemps ou d’automne) ou des cultures pérennes dans le plan des cultures.
- Optimiser les paramètres de régie (choix du cultivar, écartement entre les rangs, date et taux de semis, fertilisation) afin de rendre la culture davantage compétitive.
- Opter pour une variété de soya tolérante à un herbicide pour élargir les possibilités de désherbage, si nécessaire.
- Profiter de la technique du faux-semis pour supprimer la première cohorte de mauvaises herbes, si les conditions le permettent.
- Bien identifier les espèces de mauvaises herbes en procédant au dépistage du champ au début de la saison et en se référant aux historiques des activités de dépistage. Ceci permet de sélectionner le traitement le plus approprié pour les espèces en place.
- Consulter le registre des interventions phytosanitaires et s’assurer de faire une rotation des groupes d’herbicides.
- Occuper l’espace entre les rangs par des cultures intercalaires.
- Mettre en place des cultures de couverture après la récolte d’une variété hâtive.
- Implanter des bandes riveraines de façon permanente qui agiront comme zone tampon entre le champ cultivé et le milieu aquatique.
- Entretenir régulièrement les bordures afin d’empêcher la production de graines de mauvaises herbes et leur prolifération.
- Désherber mécaniquement si le système du producteur s’y prête.
- Appliquer les herbicides en bandes et compléter le désherbage par le sarclage de l’entre-rang, si applicable.
- Dans le cas d’un traitement herbicide, appliquer le traitement de façon optimale de manière à éviter un traitement de correction.
- Mettre en place des procédures de biosécurité à la ferme afin d’empêcher ou de limiter l’introduction de nouvelles espèces ou de populations présentant de la résistance.
- Porter l’équipement de protection individuelle approprié lors de la manipulation et de l’application de tout pesticide. Consulter la section « Précautions » de l’étiquette du produit.
- Régler annuellement le pulvérisateur et l’entretenir.
- Prendre les mesures nécessaires pour l’entreposage sécuritaire des pesticides, la confection de la bouillie, le contrôle de la dérive, le recyclage des pesticides périmés ou des contenants vides et en cas d’accident ou de déversement de pesticides.
- Respecter les délais de réentrée et avant la récolte.
- VOLET ÉCONOMIQUE
La décision de pratiquer une agriculture de façon conventionnelle (avec des produits de synthèse) ou biologique appartient au producteur. Selon les caractéristiques pédoclimatiques en place, les ressources humaines et l’équipement disponible, le producteur optera pour la façon de faire qui convient le mieux à sa situation. Chaque façon de faire est bonne. Dans l’une ou l’autre des situations, il s’agit d’intervenir contre les ennemis des cultures dans le respect de la santé humaine, des pollinisateurs et de l’environnement, tout en assurant la performance économique de l’entreprise agricole.
Le conseiller est invité à consulter les budgets des Références économiques du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) afin de mieux épauler son client dans sa prise de décision. Ces budgets présentent les résultats d’une entreprise existante obtenant une bonne efficacité technique et économique dans le contexte des prix qui prévalaient au moment de sa rédaction. Les feuillets Soya - Budget à l’hectare - 2019 (CRAAQ, AGDEX 141/821) et Soya humain biologique - Budget à l’hectare -2019 (CRAAQ, AGDEX 141.19/821) sont notamment de bonnes références pour calculer la rentabilité des opérations d’une entreprise agricole. La version dynamique de ces documents ou l’outil Web Rotation$+ permettent d’ajuster précisément les valeurs des différentes rubriques et le rendement obtenu à la ferme afin de mieux refléter la réalité du producteur. À titre informatif, la marge sur les coûts variables est de 1 460 $/ha pour le soya à identité préservée (IP) biologique, 596 $/ha pour le soya IP conventionnel et 541 $/ha pour le soya Roundup Ready (RR) conventionnel selon l’outil Web Rotation$+.
- GLOSSAIRE
Abeilles (impact sur les) Les effets potentiels sur les abeilles sont déterminés à partir de la dose maximale appliquée pour le traitement et de la toxicité aiguë orale ou par contact (DL50). Des quotients d'exposition orale ou par contact sont alors obtenus. L’appréciation du risque pour les abeilles est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Abeilles (toxicité sur les) Le niveau de toxicité d'une matière active pour les abeilles est déterminé à partir des indicateurs de toxicité aiguë (DL50 orale ou DL50 par contact). L'indicateur le plus faible est utilisé. L'échelle utilisée est celle publiée par l’EPA pour les insectes non ciblés. Arrêt de croissance des parties aériennes des mauvaises herbes Pour les plantes nuisibles pluriannuelles où une réduction constante de 80 % des parties aériennes a été établie. (Tiré de la directive DIR 2003-04 de l’ARLA.) Le terme anglais équivalent est top growth control. Coefficient d’adsorption Indicateur du potentiel d’adsorption d’une matière active sur les particules de sol. Plus sa valeur est élevée, plus la matière active se fixe aux particules de sol. Les matières actives avec un coefficient d’adsorption élevé sont susceptibles de contaminer l’environnement par l’érosion alors que celles avec un coefficient d’adsorption faible sont plus susceptibles d’être mobiles dans le sol et de se déplacer vers la nappe phréatique. Délai avant récolte Nombre de jours à respecter entre la dernière application et la récolte. Ce délai d'attente correspond au laps de temps minimal qui doit s'écouler entre le moment du dernier traitement et la récolte. Un non-respect du délai d'attente avant récolte (DAAR) occasionne un risque de retrouver dans l'alimentation des résidus de pesticides au-delà de la limite maximale de résidus (LMR) fixée par Santé Canada. Délai de réentrée Le délai de réentrée (ou délai de sécurité (DS)) est la période à respecter entre l'application de pesticides et le retour à des activités sur le site préalablement traité. Le respect d'un tel délai est très important pour éviter les risques d'exposition cutanée et, à un moindre niveau, respiratoire. Dans le cas où un travailleur devrait retourner sur un site avant l'expiration du délai recommandé, il devrait toujours porter les équipements de protection individuelle appropriés. Demi-vie au sol La demi-vie au sol en condition aérobie (TD50) désigne le temps nécessaire pour que 50 % de la concentration initiale d’une matière active se dégrade dans le sol. Plus la demi-vie d’une matière active est longue, plus sa persistance dans l’environnement sera élevée et pourra avoir un impact sur l’environnement. Effets à long terme Les effets de toxicité chronique surviennent à la suite de l'absorption répétée pendant plusieurs jours, plusieurs mois et même plusieurs années de petites doses de pesticides dont les effets s'accumulent progressivement dans l'organisme. Cette intoxication peut aussi être le résultat d'intoxications aiguës répétées. Les signes sont difficiles à reconnaître et le délai avant l'apparition de la maladie peut être très long. Parfois, celle-ci survient alors que la personne n'est plus exposée aux pesticides depuis des années. Les symptômes d'intoxication chronique peuvent se présenter sous la forme de malaises persistants auxquels on s'habitue plus ou moins : fatigue, maux de tête, manque d'appétit et perte de poids. L'exposition répétée à certains pesticides peut affecter divers organes, provoquer divers types de cancer et être responsable de certains troubles de la grossesse, de la reproduction et du développement. Par ailleurs, de très petites doses de certains pesticides pourraient avoir des effets subtils sur les systèmes immunitaires et endocriniens. L'appréciation du risque pour les effets à long terme est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. GIEC La gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) est une méthode décisionnelle qui consiste à avoir recours à toutes les techniques nécessaires pour réduire les populations d’organismes nuisibles de façon efficace et économique, dans le respect de la santé et de l’environnement. Sa mise en œuvre suit les cinq étapes suivantes : 1) Connaissances; 2) Prévention (mesures indirectes); 3) Suivi des champs; 4) Intervention; 5) Évaluation et rétroaction (Gouvernement du Québec, 2011). Groupe Nombre/lettre attribué aux groupes d’insecticides, de fongicides et d’herbicides en fonction de leur mécanisme d’action. Pour gérer le problème de la résistance, il importe de faire des rotations des groupes de pesticides. IRS (indice de risque pour la santé) Indice de risque pour la santé que représente l’utilisation d’une matière active sur un hectare. Cet indice de risque toxicologique tient compte des indices de toxicité aiguë et chronique des pesticides, tout en considérant leur potentiel de persistance et de biodisponibilité. De plus, il considère certaines particularités des préparations commerciales comme la concentration des matières actives, le type de formulation, la dose d'application et l'influence des techniques d'application dans la détermination du risque associé à un produit. IRE (indice de risque pour l’environnement) Indice de risque pour l’environnement que représente l’utilisation d’une matière active sur un hectare. Cet indice de risque écotoxicologique et d'impacts potentiels sur l'environnement tient compte des propriétés des pesticides qui conditionnent leur devenir et leur comportement dans l'environnement, de leur potentiel écotoxicologique (c'est-à-dire leurs effets toxicologiques pour plusieurs espèces animales ou végétales) et de certaines caractéristiques d'utilisation (dose d'application, type de culture). Les paramètres considérés dans la détermination d'un indice de risque pour l'environnement sont les suivants : l'impact pour les invertébrés terrestres, l'impact sur les oiseaux, l'impact sur les organismes aquatiques, la mobilité, la persistance dans le sol et le potentiel de bioaccumulation. Matière active Pour un pesticide, la matière active est l’ingrédient actif qui élimine l’organisme nuisible ciblé. Aussi appelé « nom commun » ou « ingrédient actif » sur l’étiquette d’un produit commercial, le nom de la matière active est écrit après la mention « Garantie ». Mobilité (du traitement) La mobilité est estimée par le potentiel de lessivage d'une matière active et la dose maximale appliquée pour le traitement. Plus une matière active est mobile dans le sol, plus les risques de contamination de nappe phréatique sont grands. La mobilité d’une matière active est basée à la fois sur son coefficient d’adsorption et sa demi-vie dans le sol. L'indice GUS est utilisé pour déterminer le potentiel de lessivage. L'appréciation du risque pour la mobilité est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Dans le cas d'un mélange de matières actives, le pointage le plus élevé est utilisé. Oiseaux (impact sur les) L'impact sur les oiseaux se mesure en utilisant la toxicité aiguë exprimée par la DL50 du canard colvert ou, le cas échéant, du colin de Virginie. Le calcul de l'exposition orale considère la quantité de pesticide ingérée quotidiennement par les oiseaux et considère la dose maximale appliquée pour le traitement. Le calcul permet d'estimer le ratio toxicité / exposition et ainsi d'obtenir une appréciation du risque. L'appréciation du risque pour les oiseaux est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Dans le cas d'un mélange de matières actives, le pointage le plus élevé est utilisé. Oiseaux (toxicité sur les) Le niveau de toxicité d'une matière active pour les oiseaux est déterminé à partir des indicateurs de toxicité aiguë (DL50 du canard colvert ou, le cas échéant, du colin de Virginie). Ces deux espèces sont présentes sur le territoire québécois. L'échelle utilisée est une adaptation de celle publiée par l’EPA pour les espèces aviaires. Organismes aquatiques (impact sur les) Les pesticides peuvent contaminer l'eau de surface principalement par la dérive, le ruissellement et l'infiltration par le système de drainage. L'impact sur les organismes aquatiques est déterminé à partir du ratio toxicité aiguë / exposition pour l'espèce non ciblée (truite arc-en-ciel, daphnie, algue verte, lenticule) la plus sensible et considère la dose maximale appliquée pour le traitement. L'appréciation du risque pour les organismes aquatiques est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Dans le cas d'un mélange de matières actives, le pointage le plus élevé est utilisé. Période d’intervention Période d'intervention optimale contre l'ennemi. La période d'intervention fait référence au stade de développement de la culture (présemis, prélevée...) et à la partie de la plante devant être traitée (foliaire, au sol, etc.). Persistance de la matière active La persistance d'une matière active est un indicateur de son potentiel de persistance environnementale. Elle est déterminée à partir de la demi-vie dans le sol en condition aérobie. L'appréciation du risque de la persistance de la matière active est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Pratique culturale de conservation La pratique de conservation (ou travail de conservation) inclut le travail réduit du sol, le semis direct et la culture sur billons. Ces systèmes sont moins intensifs que le système de travail conventionnel et résultent en une incorporation partielle ou nulle des résidus de cultures. Ces méthodes laissent au minimum 30 % de résidus à la surface du sol. En travail réduit, le travail du sol peut consister notamment, mais sans s’y limiter, au passage d’un chisel ou d’un pulvériseur à disques lourd (offset) à l’automne suivi du passage d’un cultivateur à dents rigides ou d’un vibroculteur au printemps. Le semis direct est une technique qui n’implique aucun travail du sol laissant une quantité maximale de résidus de cultures sur le sol. Pratique culturale conventionnelle La pratique conventionnelle (ou le travail conventionnel du sol) fait référence à un système de travail du sol qui a pour objectif d’incorporer complètement, ou presque, les résidus de cultures. Le travail conventionnel comporte généralement deux étapes : 1) Le travail primaire où le sol est labouré sur une profondeur équivalente à la couche arable; 2) Le travail secondaire qui vise principalement à préparer un lit de semence dans les premiers centimètres de sol et à niveler la surface. Ce travail laisse moins de 30 % de résidus à la surface du sol. Produit commercial Le produit commercial (ou préparation commerciale) est un produit antiparasitaire qui a été préparé, emballé et étiqueté sous une forme directement utilisable par le producteur agricole. Il contient une ou plusieurs matières actives et des produits de formulation. Répression des mauvaises herbes Réduction d’au moins 60 % du peuplement ou de la croissance de plantes nuisibles. (Tiré de la directive DIR 2003-04 de l’ARLA.) Le terme anglais équivalent est suppression. Suppression des mauvaises herbes Au moins 80 % de réduction constante du peuplement ou de la croissance de plantes nuisibles, à comparer aux résultats de parcelles témoins non traitées. (Tiré de la directive DIR 2003-04 de l’ARLA.) Le terme anglais équivalent est control. Toxicité aiguë C'est l'intoxication immédiate ou à court terme (quelques minutes, quelques heures ou quelques jours) après l'exposition à un pesticide. La dose nécessaire pour provoquer une intoxication aiguë varie selon le degré de toxicité du produit. La plupart du temps, on sait à quel moment le contact avec le pesticide a eu lieu. Les symptômes peuvent apparaître dans un délai de quelques minutes à plusieurs heures après l'utilisation, selon le produit employé, la dose reçue, la voie d'absorption et la sensibilité de la personne. Les signes les plus fréquents sont habituellement des malaises généraux : maux de tête, nausées, vomissements, étourdissements, irritation de la peau et des yeux. La simple fatigue et la perte d'appétit peuvent aussi être les seuls signes. L'appréciation du risque pour la toxicité aiguë est déterminée selon le tableau d'attribution des pictogrammes. Variété tolérante aux herbicides Une variété de culture tolérante aux herbicides a la capacité de survivre à un traitement d’herbicide spécifique. Cette tolérance permet l'utilisation couplée de la variété tolérante et de l'herbicide (ou famille d'herbicides) associé qui est alors appliqué en postlevée de la culture. Les variétés tolérantes aux herbicides les plus répandues dans le monde sont issues de la transgénèse. Tiré en partie du glossaire de SAgE pesticides (19 décembre 2019)
- MISE EN GARDE ET PROTECTION LÉGALE
Mise en garde
Tout pesticide doit être utilisé conformément aux dispositions du Code de gestion des pesticides et aux instructions du fabricant inscrites sur l’étiquette du produit. En cas de disparité entre l’étiquette et une disposition du Code de gestion des pesticides, la règle la plus contraignante s’applique.
Protection légale
Les renseignements contenus dans cet outil ne remplacent en aucun cas les recommandations fournies sur l’étiquette du produit. Les utilisateurs d’un produit doivent toujours lire attentivement et respecter les directives inscrites sur l’étiquette de celui-ci avant son emploi.
OptiSoya n’inclut pas certaines informations telles que l’utilisation d’adjuvant, les conditions particulières d’emploi, les mises en garde, etc. Par conséquent, les auteurs n’assument aucune responsabilité légale relative au choix et à l’utilisation de tout produit phytosanitaire.
- RÉALISATION ET REMERCIEMENTS
Rédaction
Marie-Edith Cuerrier, agr., consultante
Experts consultés
Brigitte Duval, agr., MAPAQ
Yvan Faucher, agr., MAPAQ
David Girardville, agr., Club agroenvironnemental du Suroît
Stéphanie Mathieu, agr., MAPAQ
Véronique Samson, agr., MAPAQ
Karine Toulouse, MAPAQ
Vicky Villiard, agr., Club Durasol Drummond Inc.
Coordination
Marie-Claude Lapierre, CSC
Révision scientifique
Karine Toulouse, MAPAQ
Révision linguistique
Valérie Laroche, CSC
Programmation
Sasha Bouchard, CSC
REMERCIEMENTS
Le développement du présent outil a été rendu possible grâce à une aide financière provenant du volet 4 du programme Prime-Vert du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) en appui à la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021.
Nous désirons adresser nos remerciements aux experts consultés : Brigitte Duval, Yvan Faucher, Stéphanie Mathieu et Véronique Samson, MAPAQ; David Girardville, Club agroenvironnemental du Suroît et Vicky Villiard, Club Durasol Drummond Inc., agronomes et Karine Toulouse, MAPAQ.
Nous sommes reconnaissants envers l’équipe de SAgE pesticides, dont Karine Toulouse et Andréane Gravel, pour leur collaboration exemplaire.
Des remerciements sont également adressés aux producteurs ou organisations qui ont accueilli les sites de démonstration : Francis Blanchard, Éric Garceau (Ferme Joliane enr.), Gabriela Martinez et Martin Tremblay (CÉROM). Merci aux conseillers qui ont accompagné les producteurs dans la mise en place des sites : Gabriel Deslauriers, Groupe PleineTerre, Jovette Lemay, Services AgriXpert et Vicky Villiard, Club Durasol Drummond Inc.
Un merci spécial à Anne Hébert, stagiaire à la CSC lors de la saison 2019 pour son aide sur le terrain et son support informatique.
Des remerciements sont aussi faits à Denise Bachand, CRAAQ, et au comité organisateur de la Journée phytoprotection 2019 pour avoir retenu ce projet dans les ateliers de la journée.
Nous remercions les personnes et organisations suivantes pour les dons de produits : Éric Boulerice, Syngenta Protection des cultures; Gilbert Brault, Nufarm Agriculture Inc.; Lisanne Emond et Chantal Veilleux, Corteva Agriscience; Jean-François Foley, BASF Canada Inc.; Sylvain Legault, FMC Corporation et Alexandre Tessier, Bayer CropScience.
Finalement, nous remercions tous les intervenants qui sensibiliseront les producteurs agricoles, grâce à l’outil et aux sites de démonstration développés à l’intérieur de ce projet, à mettre en place des traitements de désherbage à faible impact pour la santé et l’environnement, au bénéfice de la collectivité.
- SOURCE ET RÉFÉRENCES
Source
L’information contenue dans OptiSoya provient de SAgE pesticides en date du 19 décembre 2019. Cet outil ne remplace en aucun cas SAgE pesticides.
Références
Flores-Mejia, S. et M.-H. April. (2018). Désherbage à moindre risque dans le maïs : c’est possible! (2e éd.). Québec : CÉROM et Coordination services-conseils, 17 p. (Oeuvre originale publiée en 2016 par Cuerrier, M.-E., Buhler, S.).
Gouvernement du Québec. (2011). Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture 2011-2021. Québec : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation, 32 p.
Gouvernement du Québec. (2019). Bilan des ventes de pesticides au Québec 2017. Québec : ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Direction des matières dangereuses et des pesticides.
Institut de la statistique du Québec. (2019). Superficies des grandes cultures, rendement à l’hectare et production, par regroupement de régions administratives, Québec, 2007-2019. Mise à jour : 18 décembre 2019.
Samuel, O., Dion, S., St-Laurent, L. et M.-H. April. (2012). Indicateur de risque des pesticides du Québec – IRPeQ – Santé et environnement. [En ligne]. Québec : ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation/ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs/Institut national de santé publique du Québec, 48 p.
Consultable sur internet : www.mapaq.gouv.qc.ca, www.mddep.gouv.qc.ca, www.inspq.qc.ca.
Comment citer ce document
Version PDF
Cuerrier, M.-E. (2020). OptiSoya, outil d’aide à la décision pour le désherbage à moindre risque du soya. Québec : Coordination services-conseils, 47 p.
Version dynamique
Cuerrier, M.-E. (2020). OptiSoya, outil d’aide à la décision pour le désherbage à moindre risque du soya (tableau dynamique). [En ligne]. Québec : Coordination services-conseils.
Consultable sur internet : https://mentoratcsc.org/OptiSoya